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Mereo – Gouvernance partagée ou dictature déguisée ?

JAU CEO governance

Oyez, oyez, Mereo a un nouveau PDG ! Enfin, pas si nouveau que ça. Lors d’une élection sans candidat organisée le mois dernier, Julien Augris, président de Mereo depuis 2019, a été réélu pour un deuxième mandat de trois ans. 🎉

Un PDG... dans une gouvernance partagée ?

Avant de lui donner la parole, revenons quelques instants sur le rôle de PDG au sein de Mereo. Comme vous le savez, Mereo fonctionne en gouvernance partagée, avec une répartition des responsabilités et de la prise de décision sur l’ensemble des membres de l’organisation. Le Président s’inscrit dans ce mode de gouvernance. Il n’a pas de pouvoir de décision majeur, celui-ci étant détenu par le groupe. Dans le cas exceptionnel où l’intelligence collective ne nous permettrait pas de trouver une solution sur des questions engageantes, le PDG dispose tout de même d’un droit de trancher en dernier ressort (ce qu’il n’a jamais fait jusqu’à présent).

En dehors de ses responsabilités légales, le PDG est garant de la cohérence des projets et de la cohésion des équipes. Il a également une mission de représenter Mereo à l’extérieur, c’est-à-dire d’incarner la vision, les activités et le mode de fonctionnement de Mereo vis-à-vis du reste du monde (clients, prospects, partenaires, médias, etc.). 

Une élection... sans candidat ?

Chez Mereo, le Président est choisi en élection sans candidat. Ce mode de scrutin, auquel participe l’ensemble de l’équipe, permet de voter pour n’importe quel membre de l’organisation. Au moment du dépouillement, chacun indique pour qui il a voté et explique pourquoi, selon lui ou elle, cette personne serait la plus pertinente pour assurer le rôle. Une fois que tout le monde s’est exprimé, chacun peut, à l’écoute des arguments avancés, reporter sa voix vers une autre personne. La personne qui a recueilli le plus de voix à l’issue du tour de report est ensuite proposée pour assurer le rôle. Si aucun des participants (y compris la personne proposée elle-même) n’a d’objection à ce qu’elle prenne le rôle, elle est alors élue.

Ce mode de scrutin permet de faire émerger des personnes qui ont les qualités attendues pour le rôle mais qui ne se sentent pas forcément légitimes pour l’assurer. Plébiscitées par le groupe, elles peuvent gagner en confiance et accepter la mission qui leur est proposée. En même temps, le processus ne prive pas non plus ceux qui souhaitent endosser le rôle de le signaler en votant pour eux-mêmes au premier tour, information dont les autres pourront tenir compte lors du report de voix.

Victoire écrasante... ou bourrage d'urnes ?

C’est ainsi qu’en mars dernier, les membres de Mereo se sont réunis pour élire leur PDG. Résultat des courses : Julien arrive en tête avec 93,3 % des voix (résultat garanti sans trucage) et, en l’absence d’objection, Mereo lui renouvelle sa confiance pour un mandat supplémentaire de trois ans.

Malgré son agenda très chargé, nous avons pu interviewer Julien et lui poser quelques questions sur sa réélection et ses projets à venir. Sans plus attendre, découvrez l’entretien avec le PDG, en exclusivité dans Mereo Tribune.

Interview de Julien Augris

Mereo Tribune (MT) : Bonjour Julien ! Ou devrait-on dire Monsieur le Président ? Félicitations pour ta réélection. Est-ce que tu t'attendais à un tel résultat ?

Merci ! 

Lors de la précédente élection en 2019 qui avait abouti à mon premier mandat, cela avait quand même été une surprise pour moi d’être choisi pour cette responsabilité. Je n’avais d’ailleurs pas voté pour moi à l’époque.

Aujourd’hui, je dirais que ce résultat très tranché n’est qu’une demi-surprise. Même si notre mode d’organisation n’entraîne pas un pouvoir de décision supplémentaire, ce poste n’est pas anodin. La liste des personnes potentielles n’est donc pas très étoffée.

Pour cette nouvelle élection sans candidat, je m’étais efforcé de ne pas donner d’indication préalable sur mes velléités de continuer ou pas ; ceci afin de ne pas influer sur le vote des autres personnes.
Au premier tour de l’élection, j’ai voté pour moi pour souligner le fait que j’étais prêt à continuer à endosser ce rôle.

MT : Comment as-tu célébré ta victoire

Il se trouve que nous avions prévu de passer ce jour-là une petite soirée sympathique entre collègues dans les locaux parisiens. Nous avons donc fait un apéro où j’ai même bu un peu de champagne (ce qui est très rare car je bois très peu d’alcool) !
Puis, pour ceux qui pouvaient rester, nous avons enchaîné sur une soirée jeux de société.

MT : Y-a-t-il des choses que tu voudrais faire différemment ou que tu voudrais accentuer lors de ce nouveau mandat ? Qu’est-ce que tu voudrais mettre en place ?

Pour être franc, le premier mandat a été celui de la découverte. Que cela soit au niveau des responsabilités légales et administratives, il a fallu que je me mette à niveau.
Sur la plupart de ces aspects, c’est maintenant assez bien intégré. Cela va donc me permettre de capitaliser dessus pour renforcer l’aspect de représentation extérieure et d’incarnation de la vision de mereo.

En complément de notre mode d’organisation qui collectivise des responsabilités attribuées exclusivement au PDG dans une entreprise “classique”, je souhaite également mettre en place et officialiser des délégations pour répartir certaines attributions du poste de PDG sur d’autres personnes.
Cela aura plusieurs bénéfices : me libérer un peu de temps, responsabiliser d’autres personnes sur une sous-partie des responsabilités opérationnelles de PDG et ainsi permettre de faire émerger des candidats pour le prochain renouvellement du poste dans 3 ans.

MT : Quelle est cette vision dont il est question dans l’article ?

Cette vision peut être définie par les orientations suivantes :

  • Accompagner et collaborer sur le long terme avec nos clients. Être proches des utilisateurs, réactifs, transparents et impliqués au jour le jour.
  • Innover, nourrir et croiser notre expertise dans différents secteurs
  • Proposer une approche globale de l’optimisation (booking et revenue management),  au cœur de l’écosystème, orientée par les besoins commerciaux et soutenue par la technologie.
  • Être au service de l’intelligence humaine (Système qui n’a pas vocation à se substituer à l’humain mais qui fait gagner du temps, apporte la bonne information pour que les utilisateurs prennent des décisions et agissent là où ils ont une vraie valeur ajoutée)

MT : Quels sont les enjeux auxquels Mereo fait face actuellement ?

L’un de nos enjeux majeurs est de consolider notre notoriété et notre position dans le DOOH, se développer à l’international, réussir à optimiser au mieux un secteur dont les modes de vente sont encore en émergence et en ajustement.

Nous souhaitons également renforcer notre offre de pricing, notamment faciliter son intégration sous forme de brique autonome (en complément de notre système intégrant le système de réservation).

Les bouleversements suite à la pandémie et les changements de marché et d’habitudes d’achat, couplés aux évolutions technologiques récentes dans le domaine de l’IA, nous engagent à mettre l’accent sur la prévision dans nos différents secteurs (hôtellerie, radio/tv et affichage), afin de diversifier nos modèles et les adapter au mieux aux nouveaux contextes.

Enfin, nous voulons nous appuyer sur notre mode de gouvernance interne pour garantir la cohésion et faire émerger le plein potentiel de chacun ; que cela soit au sein de nos équipes mais également dans les interactions avec nos clients.

MT : Comment arrives-tu à concilier vie professionnelle et vie de famille ?

Cela nécessite un ajustement permanent. Clairement, la responsabilité de PDG a eu une incidence sur cet équilibre. Cependant, mes enfants sont maintenant assez grands et autonomes (entre fin collège et lycée) et cela pose moins de problèmes d’organisation quand je suis en déplacement ou avec des horaires à rallonge.

L’aspect central est que je vis à Niort depuis presque 15 ans après mes premières années professionnelles à Paris, je suis un précurseur du télétravail 😊, cela a vraiment eu un impact positif sur mes conditions de vie.

Depuis mon arrivée à Niort, je suis également en temps partiel (90%) ; cela ne change pas grand-chose à la charge de travail mais cela me permet d’avoir une journée de respiration toutes les 2 semaines. Si au début, ce temps était principalement axé sur l’école de mes enfants (accompagnements de sorties, investissement avec les parents d’élèves, …), il me permet maintenant de m’investir dans le milieu associatif.

Tous ces éléments participent à l’équilibre et la conciliation entre la vie de famille et la vie professionnelle.

MT : Quelle est ta “morning routine” ?

Je lis tranquillement les journaux locaux et un peu de journaux nationaux en buvant un thé.

Ensuite, j’essaye de m’astreindre à une petite session d’entretien musculaire et de gainage ou alors du vélo d’appartement en écoutant des podcasts divers.

Puis douche rapide et direction le bureau… au bout du couloir pour être opérationnel un peu avant 9h (sauf charge de travail plus importante ou contrainte).